Edelkrone est une entreprise concevant des accessoires principalement destinés à la prise de vue vidéo avec des DSLR. La politique de la marque est portée avant tout sur l’innovation, avec des solutions parfois exclusives et le SliderPLUS V2 en est un très bon exemple.
La particularité de ce slider, lorsqu’il est fixé sur un trépied, est d’avoir un effet de démultiplication de la course de la caméra. En effet, grâce à un ingénieux système avec 2 chariots reliés ensemble par une courroie faisant le tour du slider, lorsque le chariot du dessus (supportant la caméra) se déplace, le chariot du dessous (destiné à être fixé sur un trépied) se déplace dans l’autre sens, ce qui en réalité crée un déplacement des rails lorsqu'il est sur un trépied. Résultat, la longueur de déplacement de la caméra est doublée…

Alors qu'en est-il en pratique ? Quels sont les avantages et les inconvénients de son système de démultiplication ? Pour quels usages ? Quels sont les accessoires optionnels disponibles ? Ce sont ces questions qui sont à l'origine de ce test.
Première impression

SliderPLUS V2 au sol
Lorsque le SliderPLUS V2 est posé au sol, il fonctionne comme n’importe quel autre slider. La course de la caméra est de 40 cm, suffisante si l’on compose bien ses plans, avec un premier plan relativement près.
Sur un sol plat, le slider se positionne bien sur ces 4 petits pieds (malgré le faible écart entre ces pieds, le slider est plutôt stable), réglables par vissage et situés aux extrémités du rail. Toutefois pour augmenter ou diminuer leur hauteur, il faut tourner directement la partie du pied touchant le sol, et niveau accessibilité, ce n’est pas top, même avec des doigts fins.
Il est regrettable que la partie « vissable » de chaque pied soit très courte (environ 15 mm), ce qui donne une amplitude de réglage très limité !


Qu'en est-il sur les autres types de sol que l’on pourrait rencontrer ?


SliderPLUS V2 sur trépied


Pour le test, j’ai utilisé un trépied Manfrotto 055 XPROB avec une tête vidéo Manfrotto 501 HDV (sur laquelle repose le slider) et un Canon 7D (avec cage et moniteur) d’environ 3 kg

Une autre possibilité est de visser directement le slider au trépied, mais dans cette configuration on perd la possibilité d’incliner le slider.
J’ai eu cependant beaucoup de mal, lors de travelling en avant, à m’arrêter, en bout de course, en douceur. Peut être est-ce le fait que les rails avancent en même temps ? Où simplement un manque d’habitude avec ce type de slider ?


Attention, cette déformation est due principalement à l’infime jeu existant entre le rail et le chariot (nécessaire pour la fluidité de déplacement), mais elle peut-être aggravée par la flexion de la tête fluide et même du trépied.
Modules complémentaires du SliderPlusV2
3 modules complémentaires au SliderPLUS V2 existent :
TARGET
Le TARGET se compose d’une tête motorisée destinée à être placée sous la caméra et d’un boitier de contrôle que l’on fixe à l’une des extrémités du slider (montage simple et rapide). Ces 2 modules sont reliés pas un câble et alimentés, soit par une ou deux batteries(s) (canon LE-P 6 / Panasonic CGA-D54 / Sony NP-FV), soit par une entrée universelle 5.5 mm DC plug. compatible de 7.4V à 15 V. (Lors du test avec une batterie canon LE-P6, au bout de 2 h d’utilisation, la batterie n’était pas encore vidée)
Le TARGET est destiné à produire un mouvement panoramique horizontal où vertical en même temps que l’on effectue manuellement un travelling avec le SliderPLUS V2.
Dans la pratique c’est assez simple à régler, on vise par exemple un objet sur lequel on veut que la caméra pointe, on indique la distance entre l’objet et la caméra et on valide. Après cela, la tête motorisée effectuera la rotation nécessaire en temps réel pour toujours pointée vers l’objet, au fur et à mesure du travelling.
Et ça marche plutôt bien !Travelling lent ou rapide, objet à 20 cm ou à quelques mètres, la tête motorisée suit. Il y a seulement un léger décalage lors de mouvements très rapide (la tête motorisée ne tourne pas assez vite).
Le mouvement de la tête motorisée est assez fluide, quelques saccades sont décelables avec un 50 mm sans stabilisation optique (la stabilisation gomme les effets de saccades).
Quant au bruit du moteur, il est quasi inaudible pour l’utilisateur. Le micro de la caméra pourra toutefois l’enregistrer dans un environnement calme (un peu comme le bruit de la stabilisation des objectifs).
Le TARGET peut aussi effectuer un panoramique automatique (complètement indépendant du slider).
Le réglage est très simple, on choisit la vitesse de rotation (en degrés par seconde) puis l’amplitude du panoramique (en degrés).
WIZARD
Le WIZARD est un module que l’on fixe à l’une des extrémités du slider (montage simple et rapide). Alimenté, soit par une ou deux batteries(s) (Canon LE-P 6 / Panasonic CGA-D54 / Sony NP-FV), soit par une entrée universelle 5.5 mm DC plug. compatible de 7.4V à 15 V, il permet d’effectuer des travelings motorisés. (Compter environ 1h30 d’autonomie avec une seule batterie canon LE-P6 en utilisation continue).
La prise en main est très facile, une fois le WIZARD allumé, il suffit d’appuyer sur le bouton « REC », d’effectuer manuellement un travelling puis d’appuyer de nouveau sur « REC ». L’amplitude et la vitesse du travelling sont alors enregistrées et le module motorisé est capable de reproduire le même mouvement dans un sens ou dans l’autre, voire même en aller-retour à l’infini… On peut même régler après coup l’accélération et la décélération en début et fin de travelling.
Dans la pratique, c’est très intuitif, mais le réglage par défaut donne à mon gout des arrêts trop brusques, se traduisant à l’image par un effet de ressort en début et fin de travelling. Je préfère régler l’accélération au minimum à fin de réduire cet effet.
Avec des longues focales, on voit clairement que la course du travelling n’est pas linéaire mais saccadée (avec un 200 mm stabilisé, le milieu de travelling sera exploitable, mais le départ et l’arrivée seront trop brusques ! ).
Le moteur du WIZARD fait beaucoup plus de bruit que celui de la tête motorisée (trop bruyant pour filmer une pièce de théâtre par exemple).
Lors des tests, le moteur n’a été capable de produire un mouvement que lorsque le slider était à peu près à l’horizontale, dès que le slider est incliné ou pire à la verticale, le moteur tourne dans le vide.
À noter que le WIZARD met entre 3 et 4 secondes à s’allumer, ce qui me paraît un peu long.
Et la lumière blanche indiquant l’état du module, n’est pas visible en plein jour, du coup on est obligé de faire de l’ombre avec ses mains pour vérifier.
Les prix
Edelkrone possède une boutique en ligne pour l’europe : www.edelkrone.com/eu
Le SliderPLUS V2 est aussi disponible dans quelques boutiques françaises
Conclusion
Ce que j’aime
· La démultiplication de la course sur trépied· L’encombrement réduit (et du coup poids réduit aussi)· La fluidité des travellings· Le loquet pour bloquer le slider en milieu de course (indispensable lors du transport et des réglages)· La qualité de fabrication· Le design
Ce que j’aime moins
· L’absence de frein· La garde au sol trop juste (quasi nul avec un plateau rapide) restreignant beaucoup l’utilisation au sol· Le module WIZARD trop imparfait et qui ne fait pas time-laps (Obligé d’acheter en plus le module CRAFT)· La tête motorisée qui bascule toute seule avec de longs objectifs· L’impossibilité de fixer le slider sur 2 trépieds (l’un à chaque bout)
Remerciement spéciaux à Clovis Libert (Puzzle Video) pour le prêt du matériel testé.
Discutons de ce test du Slider Edelkrone SliderPlus V2 sur le forum !
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Laurent B