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Compte-rendu du tournage en FS700 du court métrage lauréat du Challenge Création 2013. Comment ont-ils utilisé la caméra, mis en scène et filmé les ralentis, quel a été le travail de la lumière ? Entretien en trois parties avec le réalisateur Alexandre Berger et son directeur photo Bertrand Noël.

Après vous avoir présenté son projet et fait partager son carnet de bord de tournage, Alexandre Berger partage son approche de travail avec les Repairenautes suite au tournage en NEX-FS700 de son court-métrage Club Combat lauréat du Challenge Creation 2013. Comment Alexandre et son équipe ont-ils utilisé la caméra au service de l’intention cinématographique du réalisateur, comment ont-ils géré les ralentis malgré la différence de 2 diaph par rapport aux plans à vitesse normale, quel a été leur travail de lumière dans le parking ou dans la rue, comment ont-ils organisé et géré cette production pour tenir les délais de tournage puis de livraison du teaser 5 jours plus tard ?

Partie 1/3 de ce compte-rendu via un entretien en trois parties avec le réalisateur et son directeur photo.

 

 

Compte Rendu du court métrage "Club Combat"
1. Tournage Club Combat en FS700: Compte rendu et making-of
2. "Club Combat" avec FS700: ralenti super-slow motion.
3. "Club Combat" avec FS700: accessoirisation et lumière
 
 

Le making-of

 

 

Contexte du tournage...

Le Challenge Création du Repaire… un challenge en soi !

Le Repaire : Cette session du challenge était relevée puisque ton projet était un court-métrage de 15mn à tourner sur 3 jours, et qu’après le tournage l’événement des 16 ans du Repaire représentait une date butoir à laquelle tu devais présenter le teaser et un extrait exclusif.

Pour commencer peux-tu nous faire un compte rendu général de cette aventure pour nous dire comment ça s’est passé ?

Alexandre Berger, réalisateur : Le projet s’est vraiment bien passé. Certes il y avait l’inconvénient du timing très serré mais beaucoup d’avantages en contrepartie avec avant tout la dynamique donnée par le concours qui a permis au projet de prendre vie...
Au-delà du « projet artistique » le but était de vivre un projet humain, et de dire à l’équipe « on s’embarque dans une aventure qui va être sportive mais on a une deadline, on est obligé on n’a pas le choix ». Cette contrainte est intéressante car mobilisatrice : un mois et demi plus tôt j’avais reporté un projet notamment pour des problèmes d’écritures, j’ai été confronté aux mêmes problèmes d’écriture sur Club Combat mais le fait d’être sous pression m’a permis d’aboutir. Cette expérience m’a donc appris que j’aurai pu trouver une solution sur mon autre projet et ne pas l’annuler, mais en même temps cela a permis à tout le monde d’être frais et dispo pour ce projet lauréat du Challenge.
Mon seul regret serait de ne pas avoir consacré plus de temps au tournage sur cette partie Slow Motion en faisant plus de cadrages différents, sans doute en voulant trop tenir le plan de travail comme un bon élève !

Le Repaire : Je comprends mais en même temps tu as tourné l’intégralité de ton court-métrage sur trois jours, je suppose que le plan de travail devait déjà être bien rempli non ?

Alexandre Berger : Oui, bien rempli et laissant très peu de place à la fantaisie ! L’idée était de finir à l’heure pour bien respecter l’équipe, ça c’était plus ma casquette de producteur. Pour autant on a pu faire des essais lors du tournage, amener quelques changements et j’ai donc pu jouer mon rôle de réalisateur - pas trop chiant j’espère mais un peu quand même ;-) – mais j’ai quelques petites frustrations en terme de matière. Il manquera quelques gros plans qui auraient pu enrichir l’écriture,  j’ai surestimé la richesse d’un ou deux plans larges que je pensais suffisant, c’est un défaut lié à ma jeunesse que j’essaie de corriger et mon expérience se construit de film en film.
En fait la double casquette prod/réal a ses avantages et aussi ses inconvénients. Quand tu es juste réal la seule chose qui compte, c’est ce que tu vois sur ton combo, il faut que tu aies ton rendu et c’est tout, il y a donc plein de choses dont tu n’as pas à te soucier. Alors que quand tu as plusieurs casquettes tu penses à d’autres choses qui viennent parasiter le travail de réalisation. Si ça représente des avantages pour la gestion humaine du plateau, pour l’ambiance de l’équipe, c’est sans doute moins défendable artistiquement … Mais à ce moment le but était de faire avec les moyens qu’on avait et de favoriser aussi l’aventure humaine.

Bertrand Noël, directeur photo : Le fait de n’avoir que 3 jours de tournage c’est aussi un mal pour un bien. On a des contraintes psychologiques qui font que l’on va droit au but. Là où j’aurais pu passer une journée à affiner un éclairage on sait que l’on a un plan de travail à tenir et ce n’est pas plus mal. Pour ma part j’ai répondu aux attentes du réalisateur et je suis bien satisfait de notre travail.

Alexandre Berger : J’ai connu des réalisateurs qui se prenaient la tête sur des détails infimes cachés au fin fond de l’arrière-plan. J’ai préféré que l’on prenne le temps sur des plans importants dans l’écriture, dans la dynamique de l’histoire, des choses à revoir car elles ne fonctionnaient pas. Un réalisateur doit être un chef d’orchestre, quand un rythme est en place et fonctionne tu ne dois pas le perdre en le cassant pour des caprices sur des détails que personne ne verra jamais. Il faut savoir trancher, ne pas avoir de doutes, et je suis assez partisan de la simplicité.

tournage-club-combat-script

Le travail de l'image

Le Repaire : Sur un tournage de fiction la caméra est souvent abordée comme un élément technique noyé parmi de très nombreux autres, mais tu me disais que sur ce projet cela avait été différent…

Alexandre Berger : Sur ce projet c’était un peu spécial et la caméra occupait un rôle central à plusieurs niveaux : elle a été le levier permettant de faire aboutir ce projet via le challenge ; elle a servi l’artistique par l’adaptation d’écriture et de réalisation que j’ai amené à mon synopsis initial pour intégrer la fonction slow motion offerte par la FS700; et enfin elle a été au centre de toutes les attentions pour que l’image et les slow motion soient soignés et réussis puisque le film finirait sous l’œil avisé des Repairenautes et des équipes de Sony !
Au niveau du projet lors de ma candidature j’avais à la fois une casquette de producteur pour que le projet voit le jour, et celle du réalisateur-auteur ayant écrit et dimensionné le projet pour qu’il soit en phase avec le Challenge et ses délais. La caméra qui était en jeu avait ses spécificités, comme le ralenti, et j’en ai fait un levier artistique dès la conception du film autour de ce synopsis d’une comédie que j’avais écrit peu de temps avant et que j’ai adapté au concours, d’où l’idée d’intégrer le slow motion dans la réalisation par exemple. La caméra a donc permis de bâtir un projet sérieux, d’une autre envergure qu’une prod avec un DSLR, pour cette comédie qui je l’espère sera très drôle.

Le Repaire : Quelle était ton intention en terme d’image ?

Alexandre Berger : L’idée était d’avoir sur le tournage l’image la plus proche possible du résultat que je souhaitais pour ne pas avoir à trop triturer l’image en post-prod même si je sais que la caméra nous laissait une bonne marge de manœuvre, notamment en sensibilité. L’idée était donc de surtout renforcer les ombres en étalonnage par rapport à l’approche de la lumière en clair/obscur que nous avons mise en place au tournage avec Bertrand.

Bertrand Noël : on a choisi une courbe qui laisse une marge de manœuvre sur les hautes et les basses lumières, notamment pour ramener du contraste sur les ombres, et c’est pour cela que j’ai voulu une richesse dans les tons moyens pour que lorsqu’on allait contraster le tout on ne perde pas trop d’informations dans ces tons moyens.

Le Repaire : Ce choix de travail de l’image en amont était-il lié à un choix économique par rapport à l’étalonnage en post-prod ?

Alexandre Berger : Non nous avions aussi l’impératif du timing avec un temps très court de 5 jours entre la fin du tournage et la date de livraison du teaser au Repaire. Ca a donc conforté mon choix mais nous l’avons surtout fait pour la qualité de notre image finale, et puis ça permettait aussi sur le tournage d’enchaîner assez rapidement les différents plans avec juste des ajustements autour du set de lumière principal qui était préservé. Des personnes habituées aux tournages étaient étonnées de voir sur le plateau notre capacité à enchaîner les plans, à tourner beaucoup de choses tout en restant dans un confort relatif pour l’équipe.

Le Repaire : Quels ont été vos choix artistiques et techniques en terme d’optiques avec la FS700 ?
Alexandre Berger : L’idée, aussi pour des raisons de coût, était de partir sur le parc d’optique professionnel de Bertrand : des optiques photo Nikon. On avait donc loué une bague pour adapter ces optiques sur la caméra Sony. Mais nous avons eu un souci : malgré ce que nous avait garanti le loueur nous n’avions pas le pilotage électronique des optiques donc pas de réglage possible du diaph. On s’en est rendu compte la veille du tournage, quand on tournait des plans d’extérieurs pour se mettre dans le bain. Du coup on les a tourné avec l’optique Sony fournie avec  la caméra, qui n’est pas extraordinaire mais faisait l’affaire sur ces plans-là. Du coup pour la location le lendemain on a switché sur une bague pour optique EF, un 24-70 et un 70-200, et on a loué une belle optique Zeiss 85mm Compact Prime.

Bertrand Noël : Nous étions partis sur du Nikon parce que j’ai des objectifs de très bonne qualité, pleine ouverture, traité en nano-cristal avec un impact très intéressant sur le micro-constraste et la netteté, que je les connais et que j’ai toute la gamme de focale. Ça allait donc de soi et on était très content quand notre loueur habituel nous a indiqué qu’il avait la bonne bague adaptatrice, sauf qu’il a découvert en même temps que nous que le pilotage électronique du diaph ne fonctionnait pas avec ces optiques. Il y a donc là quelque chose à creuser car à ma connaissance beaucoup de chef op utilisent des optiques Nikon sur les caméras.

Le Repaire : Et alors cette CompactPrime 85mm quel usage créatif en a été fait ?

Alexandre Berger : Le 85mm ouvre à 2.0 et je connaissais déjà cette gamme pour l’avoir monté sur un 7D. L’idée était d’avoir une belle focale fixe pour tous les plans rapprochés. Là on ne s’est pas trompé et les plans sont magnifiques !

Bertrand Noël : en photo le 85mm est la focale dont je suis amoureux, c’est un objectif à portrait qui est vraiment l’optique idéale pour moi en cinéma dès qu’il y a un gros plan de personnage à faire, qui permet de détacher de faire un Bokeh magnifique. Je dois aussi dire que le nouveau zoom Canon 24-70 version II que l’on a utilisé nous a vraiment très agréablement surpris : j’ai déjà utilisé la version 1 et la nouvelle version est superbe car il est léger, maniable… alors j’en profite pour le dire aussi à ceux qui voudraient l’utiliser en photo.

Entretien mené par Sébastien Gaillard

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